Cet été, de nombreuses études scientifiques ont lieu sur la réserve naturelle : flore, reptiles, mollusques, papillons et libellules. Les personnes chargées de ces études disposent d’autorisation spécifiques de circulation et de prélèvement. Aussi, du matériel peut être laissé en place dans le milieu naturel, merci de ne pas y toucher.

Pour rappel, il est interdit de capturer ou de cueillir des espèces sauvages dans la réserve naturelle (sauf baies et champignons en zone de cueillette autorisée).

 

Pourquoi mener des études sur la tourbière ?

La réserve naturelle datant de 2013, elle est très récente et certains groupes d’animaux sont très peu connus. L’acquisition de connaissances permet de mieux connaître le patrimoine naturel de la tourbière, pour ensuite dégager les enjeux de gestion (les espèces et milieux à préserver en priorité). C’est pourquoi jusqu’en 2020, de nombreuses études scientifiques vont être menées.

 

Comment recense-t-on les animaux ?

Pour inventorier le patrimoine naturel de la tourbière, des protocoles scientifiques sont utilisés et sont propres à chaque groupe d’espèces étudié.

 

Les libellules

Exuvie de libellule récoltée lors des inventaires

Un suivi des libellules est réalisé tous les deux ans sur la tourbière. Pour cela, deux techniques sont utilisées :

– L’identification des libellules volant sur et autour des mares (avec capture grâce à un filet si nécessaire), afin de connaître les différentes espèces présentes sur les mares ;

– Une recherche des exuvies (« mues ») de libellules, qui sont caractéristiques de chaque espèce et qui nous donnent des informations sur la reproduction avérée des espèces.

 

Les papillons

La Nacré de la Canneberge - Boloria aquilonarisCet été, c’est le suivi d’une espèce rare, le Nacré de la Canneberge (Boloria aquilonaris), qui est réalisé sur la tourbière. Comme son nom l’indique, ce papillon pond ses œufs uniquement sur la Canneberge à petits fruits (Vaccinium microcarpum), sa plante hôte. La plante étant rare, le papillon l’est d’autant plus car il dépend de la présence de cette plante pour sa reproduction et sa survie.

Pour suivre ce papillon, ce sont donc les zones où la plante est présente qui sont prospectées. Si un individu est observé, il est capturé grâce à un filet puis marqué (point coloré appliqué sur les ailes) et relâché dans le milieu naturel. Ce marquage permet à terme d’estimer le nombre d’individus présents sur la tourbière, et donc de savoir si la population est importante ou non.

 

Les reptiles

Plaque à reptiles soulevée lors des inventairesEspèces discrètes et appréciant guère les zones humides, la tourbière ne constitue pas le terrain de prédilection des reptiles. Ils ont de ce fait été très peu étudiés sur la tourbière. On y retrouve néanmoins quelques espèces.

Pour les recenser, des plaques à reptiles ont été disposées dans des endroits favorables. Ces plaques accumulent de la chaleur en début et en fin de journée, et son très appréciées des lézards et des serpents qui viennent s’y réfugier pour trouver de la chaleur. Lors des journées d’inventaire, il suffit alors de soulever ces plaques et d’observer les espèces présentes dessous.

 

Les mollusques

Vertigo moulinsiana - Alain THOMASGroupe très peu connu et étudié, les mollusques regroupent les gastéropodes (limaces, escargots, …) et les bivalves (moules, …). Leur étude permet d’évaluer la pollution des milieux aquatiques ainsi que la qualité chimique des écosystèmes et leur évolution. Sur la tourbière, les conditions ne sont pas idéales pour les mollusques (milieu très acide et pauvre en carbonate de calcium, essentiel pour la construction de la coquille des mollusques). Malgré tout, plusieurs espèces ont pu être trouvées :

– Cachées sous les pierres et les souches en milieu terrestre ;

– Capturées à l’aide d’un troubleau pour les espèces vivant au fond des mares et des ruisseaux.

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